206 : c'rocky'gnoles.4 [fontaine>miroir]

[fontaine]
Soleil impitoyable, température infernale, le vent soulève des tourbillons de sable ; à la claire fontaine m'en allant promener chante-t-il de ses lèvres desséchées.

[blanche]
Elle est assise ; sa chaude voix d'alto s'élève dans le silence de la salle — ples de tristor, marritz e doloiros — la longue complainte qu'elle chante est si bouleversante qu'inconsciemment, imperceptiblement, ses cuisses d'abord serrées se relâchent, jusqu'à ce que, douze minutes plus tard, alors qu'elle laisse filer la dernière note de la dernière strophe, l'émotion qui nous étreint culmine par la vision fugitive de sa petite culotte blanche.

[fémur]
La blonde, queue de cheval maintenue par une barrette, nous tourne le dos face à cette lande aride et désolée ; la brune, cheveux au vent, la regarde l'air soucieux : elle tient entre ses mains le fémur qu'elle vient de déterrer.

[reflet]
Assise devant la fenêtre du café, elle relève ses cheveux d'un geste gracieux ; un visage lui fait face : il n'est que le reflet sur la vitre de celui qui de loin la regarde ; elle est seule, en l'attente d'un autre.

[miroir]
Elle ne l'avait pas vue depuis des années, elle lui a trouvé un sacré coup de vieux ; le soir, devant son miroir, elle reste songeuse.

3 commentaires:

Juliette a dit…

Les langues se délient, j'adore!

cat a dit…

toute une vie qui enfin se dit...

maman a dit…

le miroir est toujours un instant de vérité