262 : bierzo, villages

Le Bierzo, c'est aussi des villages. 

Il y en a peu, de simples hameaux souvent, quelques bourgs parfois. La pierre est de l'ardoise ou du schiste, dont on fait les murs et les toitures. La coursive de bois qui cercle le premier étage des plus vieilles maisons est quasi constante, reliée au rez de chaussée par une simple échelle ou un escalier de grosses dalles taillées : animaux en bas, humains à l'étage.

À Valle de Finodello la pierre est plutôt chaude, dans une gamme d'ocres et de jaunes. 

Les habitants se sont réfugiés dans des maisons plus ou moins récentes et sans âme, laissant à l'abandon une grande quantité de très belles fermes anciennes. Quelques rares exemplaires semblent encore habités mais s'agit-il de vieillards hors d'âge ou de tristes fantômes ?

Il serait navrant qu'un jour une pelleteuse élimine sans état d'âme ces témoins des siècles passés. 

Bien sûr, rendre ces maisons habitables n'est pas un petit investissement, faut-il le regretter ? 

Non, si l'on songe à tous ces villages anciens retapés jusqu'à l'absurde, de plus en plus nombreux, dont chaque maison est une boutique de souvenir ou une cantine à touriste, même pas un musée, encore moins une habitation, et où il n'y a plus d'autochtone depuis lurette. 

Oui, si l'on visite peu après le petit village de Burbia, pourtant très isolé.

A Burbia la pierre est plutôt froide, dans une gamme de gris et de noirs.

Ici, très peu de maisons récentes, très peu de maisons abandonnées : les fermes anciennes sont pour la plupart occupés par des gens bien réels. On y trouve même plusieurs bistros. 

Il n'y a ici aucune restauration tapageuse, aucun souvenir de pacotille, aucun self de malbouffe, mais de vieilles maisons simplement vivantes et respectées.

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